Weder "Le Soir" noch die "Libre Belgique" wollten folgenden Offenen Brief an den Dekan der Fakultät Philosophie & Lettres der ULB abdrucken.
St. Vith, le 17 Janvier 2012
Monsieur Couvreur, Doyen de la Faculté Philosophie et Lettres de l'ULB,
Je ne vous écris pas cette lettre ouverte parce que ma fille, étudiante à l'ULB ne sait pas profiter de mon cadeau de Noël, qui était un weekend avec mon épouse et ses deux s½urs à Londres, suite à votre décision de reporter un examen prévu pour le 11 janvier au samedi 28 janvier, dernier jour de la session d'examen et date de départ de ma famille pour Londres. Je ne vous écris pas non plus parce que vous n'avez pas coordonné l'horaire d'examens de votre faculté avec celui établi par d'autres facultés afin qu'il n'y ait pas des incompatibilités parmi les différents horaires, auxquels des mêmes étudiants doivent se soumettre. Je ne vous écris pas non plus parce que vous avez publié l'horaire d'examens de la session de janvier avec un retard d'une semaine par rapport à ce qui est stipulé dans le règlement des examens officiel.
Mais je vous écris parce que, au lieu d'assumer votre responsabilité, d'admettre votre manque de diligence et de faire un vrai effort pour remédier à la situation malsaine, que vous avez causé et qui consiste à contrecarrer les plans de pas mal d'étudiants qui avaient profité d'un horaire d'examen définitif ne prévoyant pas d'examens le samedi 28 janvier, pour partir un jour plus tôt en vacances, comme ma fille, vous optez pour la « solution facile » qui consiste à déclarer votre manque de diligence comme « cas de force majeure » et à reporter l'examen en question sur le dernier jour de la session. Je vous écris parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas du tout conscient de votre manque de diligence, que vous n'avez même pas essayé de trouver une autre solution qui arrange tout le monde, ceux qui se trouvaient en face d'une semaine trop chargée, suite à votre « premier » horaire, et ceux pour qui le départ dans les vacances entre les deux quadrimestres est lourdement gâché. Je vous écris parce que je ne peux accepter qu'une autorité, surtout universitaire, ne se comporte pas comme un bon père de famille, comme diront les juristes, parce que je ne peux accepter qu'une autorité, surtout universitaire, demande à ses étudiants de se soumettre strictement à un règlement qui se voit être piétiné par cette même autorité.
Je vous écris parce que ni vous, ni votre recteur Mr. Viviers, ni le ministre responsable, Mr. Marcourt ne semblent comprendre l'enjeu de cette « petite » affaire, ce qui se traduit par une réactivité tout à fait insuffisante suite à mes plaintes multiples. Une université qui a pour mission « d'accompagner les étudiants dans leur rôle de citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une société démocratique, pluraliste et solidaire » doit tout d'abord donner le bon exemple. Surtout le doyen de la faculté de Philosophie et Lettres devrait s'engager avec enthousiasme dans toute discussion, notamment si celle-ci a comme objet un conflit entre personnes ayant un certain pouvoir (autorités universitaires) et personnes soumises à ce même pouvoir (étudiants, ou parents d'étudiants). Ce même doyen ne devra surtout pas violer la langue française, en redéfinissant arbitrairement des termes ayant déjà une définition bien précise et reconnue par la société. Monsieur Couvreur, vous ne pouvez par conséquent pas vous permettre de soulever p.ex. un manque de diligence de votre part dans le rang d'un « cas de force majeure », ou encore de justifier une décision déjà prise, qui en cas de force majeure aurait été légitime, par la potentialité du même cas de force majeure.
Les autorités universitaires doivent entreprendre tout pour parer le moindre soupçon qu'elles abuseraient de leur pouvoir. En effet, un teneur de pouvoir qui, au lieu d'argumenter en se référant à un commun système de valeurs, qui en l'occurrence pourrait être matérialisé sous forme d'un règlement d'examens, préfère soit se taire, soit reproduire des arguments déjà démentis, soit ignorer des arguments avancés par les « autres », nourrit le soupçon qu'il s'appuie d'abord sur son pouvoir, et non sur la supériorité de ses arguments pour justifier ses actes. Mais dans une société démocratique, pluraliste et surtout solidaire, ce n'est pas le pouvoir, mais bien le meilleur argument qui doit prévaloir. Ceci est d'autant plus vrai, si ceux qui exercent le pouvoir n'ont à craindre aucune répression au cas où ils ne respectent pas ce commun système de valeurs, sachant que les autres, ceux qui subissent ce même pouvoir, n'ont d'abord aucun droit de décision et puis risquent une répression lourde (p.ex. une note 0/20) au cas où ils, à leur tour, ne respectent pas ce même commun système de valeurs. Monsieur Couvreur, étant doyen et donc un teneur de pouvoir, vous avez violé une règle fondamentale, sans laquelle toute société civile risque de se désagréer, qui s'énonçait autrefois « Adel verpflichtet !». Aujourd'hui l'on pourrait la traduire par « Macht verpflichtet !», ou en français « Pouvoir engage ! ». Une université, qui forme les teneurs de pouvoir de demain, devrait être fier de tout étudiant ou parent d'étudiant, qui se révolte à juste titre contre une telle violation de cette règle de base.
En espérant que vous allez comprendre ma motivation de vous écrire, en tant que citoyen belge, je vous prie d'agréer mes sentiments les meilleurs
Gerhard Schmitz
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